L’Atelier des Désaxé·e·s, c’est un espace-temps accueilli par la Librairie Michèle Firk et La Parole Errante depuis 2015 pour discuter et déconstruire la psychiatrie, la psychanalyse, parler des violences institutionnelles, repenser le soin, rencontrer ceux et celles qui le pensent et le vivent au quotidien.

Les Ateliers des Désaxé·e·s ont débuté en novembre 2014. Ils s’appelaient alors « ateliers contre la psychiatrie et son monde », c’était dans l’air du temps. 

À l’époque nous les avions élaborés à quatre, à partir de nos places respectives en tant que professionnelles du médico-social et/ou personnes concernées par l’expérience d’une psychiatrie maltraitante.

Nos perspectives théoriques étaient multiples : la psychanalyse, l’antipsychiatrie anglaise, la psychothérapie institutionnelle, l’ethnopsychiatrie… 

Aujourd’hui encore, nous ressentons le besoin de questionner notre relation à la différence, au trouble psychique et psychiatrique, à la normopathie; de penser et d’échanger autour de la question du soin et de l’accueil des vulnérabilités, à partir d’objets ( films, livres, etc), avec le public et nos invité·e·s : collectifs, individu·es, spécialistes ou non.

Au fil des années notre pensée s’est densifiée et notre collectif s’est transformé. 

Il nous est apparu nécessaire de dénoncer les dérives autoritaires, la maltraitance institutionnelle de la psychiatrie actuelle ainsi que la néolibéralisation du soin et sa fragmentation, tout en défendant une psychiatrie publique accueillante et respectueuse de ses usager·es.

Nous nous sommes également nourri·es des expériences des GEM (Groupes d’Entraide Mutuelle), ou encore des collectifs plus informels, afin d’explorer d’autres forme d’accueil des troubles psys, le dé-stigmatiser, se réapproprier les mots et les pratiques.

Au fil des rencontres nous avons abordé de nombreuses thématiques qui nous tiennent à cœur, à travers des films, des livres, des récits, des échanges avec des collectifs des patient·es, des soignant·es, des réalisateurices, des auteurices, des danseur·euses, avec celles et ceux qui pensent depuis leurs expériences les troubles :

… les relations de dominations qui existent, parfois exacerbées, dans les lieux de soin, notamment entre soigné·es et soignant·es, sachant·es et apprenant·es, adultes et enfants… ;

… la prise en charge des addictions, entre abstinence et réduction des risques ; 

… l’autisme, entre institutions, lieu de vie et d’accueil et associations de personnes concernées, au prisme du quotidien, entre quête d’une sorte de « normalité » et affirmation de la neurodiversité ;

… les institutions en crise et les luttes menées pour une psychiatrie publique humaniste et un accueil digne ; 

… une psychanalyse émancipatrice, affranchie de ses dogmes, notamment grâce à l’apport de la pensée féministe, queer et intersectionnelle.

Au fil du temps, des liens inattendus se sont tissés. Des circulations inédites sont devenues possibles, par un réseau qui s’est étendu chemin faisant : on pense ici à la place que le soin a pris dans le monde militant (l’arrière base des Soulèvements de la Terre, pour ne citer qu’un exemple) ou encore à des événements comme les Semaines de la Folie Ordinaire (https://sdlfoparis2018.wordpress.com/). 

Nous voulons continuer à écouter, discuter, regarder, tenter de comprendre, mal-entendre, divaguer et penser avec vous le soin, les liens, les dynamiques collectives, les crises et les nouvelles constellations, entre monde du soin institutionnel, marges et monde militant.

L’Atelier des Désaxé·e·s c’est (presque) toujours une fois par mois, au café librairie Michèle Firk, en semaine et en soirée. Rejoignez nous !

Le lien pour s’inscrire à notre mailing list : https://framalistes.org/sympa/subscribe/desaxe.e.s 

À venir, la liste des ateliers passés…