Communiqué des soutiens au collectif Gambetta, après l’expulsion à la demande de la mairie de Montreuil.
Communiqué de presse suite à l’expulsion de l’occupation à la demande de la Mairie de Montreuil, mairie de la honte
Montreuil, le 22 novembre 2024,
Avant-hier, des femmes exilées et leurs enfants (dont un nourrisson de trois semaines), mais aussi des hommes et femmes isolé·es, ont occupé le jardin de l’annexe d’une école inutilisée à Montreuil, afin d’alerter sur leur situation, de visibiliser le fait qu’il y a des bâtiments vides alors que des personnes dorment à la rue et de demander à la mairie une convention d’occupation précaire de ce bâtiment en parfait état.
Le 12 octobre dernier, ces personnes avaient été brutalement expulsées, sans qu’aucune solution de relogement ne leur soit proposée, du squat de la rue Gambetta, où iels avaient trouvé refuge depuis deux ans et demi.
La seule réponse de la municipalité a été de leur envoyer un arsenal policier jamais vu à Montreuil dans ce cadre.
Nous prenons acte du mépris et de la violence avec lesquels la Ville de Montreuil répond aux demandes légitimes de personnes lui demandant sa protection.
Comme d’habitude, le prétexte invoqué pour cette expulsion est le danger que représenterait ce bâtiment (vide depuis seulement trois ans) alors que les dangers que représentent la rue sont bien plus graves et réels. Quelques heures auparavant, lors du rassemblement devant la mairie, plusieurs femmes ont pris la parole pour énumérer les violences subies dans la rue : les viols et tentatives de viol sur elles et leurs enfants, le harcèlement policier, le froid, les maladies et l’errance. Pendant le rassemblement, le porte-parole du DAL a également appelé les mairies de gauche à avoir le courage de procéder à des réquisitions de bâtiments vides.
Le maire de Montreuil, Patrice Bessac, n’a pas eu ce courage.
Il n’a même pas eu la décence de s’en tenir à son habituelle position de lâcheté consistant à s’en prendre à l’État, à la préfecture, et à afficher un pseudo soutien aux familles exilées tout en ne faisant strictement rien pour les aider. Cette fois-ci, il a rapidement décidé de promulguer un arrêté municipal d’expulsion, demandant le recours à la force publique. Cette expulsion illégale est aujourd’hui contestée en justice par une avocate soutenant le collectif Gambetta. (L’arrêté municipal a d’ailleurs été retiré d’Internet depuis, est-ce pour tenter de dissimuler cette décision municipale ?)
Pourtant, l’occupation, joyeuse malgré le froid, a duré quelques heures, en présence des associations Médecins du Monde, Droit au Logement (DAL), Groupe d’Information et Soutien aux Immigrés (GISTI), d’élu·es, de syndicats comme Solidaires, d’enseignant·es montreuillois·es et de journalistes.
La mairie de Montreuil a refusé de répondre aux emails, aux appels et n’a pas daigné se déplacer. Deux heures après le début de l’occupation, P.Bessac a procédé à une réquisition de la force publique. Quatre heures après le début de l’occupation, un arsenal policier a été déployé pour déloger le rassemblement : 7 camions de CRS et une dizaine de motos de la BRAV-M sont venus renforcer les effectifs des polices municipale et nationale. Des matraques, des boucliers et des lance-grenades ont donc été considérés comme une réponse adéquate à la détresse de personnes cherchant un toit pour l’hiver.
Les Montreuillois·es rencontré·es tout au long de la journée ont témoigné de leur soutien au collectif Gambetta et de leur indignation face aux moyens policiers déployés. Beaucoup connaissaient déjà cette mobilisation et sa place dans la vie montreuilloise depuis bientôt trois ans.
Face à l’agressivité des forces policières, craignant des violences et des interpellations, les personnes présentes dans le jardin de l’école ont décidé de sortir en groupe et de marcher jusqu’à la place de la mairie. Les CRS et la BRAV-M se sont redéployés devant l’Hôtel de Ville – triste symbole d’une mairie prétendument communiste faisant appel à une force policière violente et raciste qui, souvenons-nous, avait été dissoute après la mort de Malik Oussekine.
Aucun gymnase n’a été ouvert pour ces personnes à la rue alors que les températures ont chuté et qu’il a commencé à neiger. Elles ont repris leur errance et sont retournées dormir dans le métro ou dans les salles d’attente des urgences hospitalières.
Alors que le fascisme progresse, face à la défaillance et à la violence des institutions, nous refusons de laisser l’indifférence s’installer.
SOUTIEN AU COLLECTIF GAMBETTA
DES RELOGEMENT POUR TOUTES ET TOUS

Le 10 octobre dernier a eu lieu l’expulsion de notre lieu de vie que nous occupions depuis plus de deux ans, le squat Gambetta à Montreuil.
❄A l’approche de l’hiver, beaucoup se retrouvent sans solution d’hébergement.
Nous ne comptons pas pour autant disparaître du paysage montreuillois. Nous luttons depuis plusieurs années pour un logement digne à Montreuil, où nos enfants sont scolarisés, où sont nos liens de solidarité et où certain.es d’entre nous travaillent.
➡ Nous appelons à venir nombreux.ses nous soutenir lors de notre prochaine mobilisation qui se déroulera mercredi prochain, le 20 novembre à 13h devant la mairie de Montreuil.
👊🏽Malgré notre détermination nous savons que notre seule manière d’arracher à la mairie et à la préfecture un toit où dormir, est d’être très nombreux.ses et d’avoir un maximum de soutiens.
🏘Un toit pour toutes et tous !

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Communiqué : « Expulsion du squat Gambetta à Montreuil »
Le 11 octobre 2024
Nous dénonçons l’expulsion du squat du 31 rue Gambetta à Montreuil qui a eu lieu tôt hier matin et qui laisse de nombreuses personnes à la rue.
Après celles des squats de Vitry, de L’île Saint-Denis, du 7 rue Baudin au Pré-Saint-Gervais, du Engare à Montreuil … et demain de La trotteuse à Pantin ou du Bathyscaphe à Aubervilliers… la logique est toujours répressive.
Plutôt que de remettre à la rue celles et ceux qui sont parvenues, par leurs propres moyens, à trouver un toit, l’État devrait en urgence ouvrir des places d’hébergement stable pour les personnes que son incurie contraint à vivre dans des campements insalubres.
Avec la loi Kasbarian-Bergé, qui réprime les personnes qui vivent en squat, il est de plus en plus difficile de trouver un endroit pour se mettre à l’abri.
Le collectif de Gambetta – composé d’une soixantaine de personnes – avait trouvé refuge dans ce bâtiment dont le propriétaire ne faisait rien depuis plusieurs années.Alors qu’elles étaient en pourparler avec la mairie de Montreuil concernant des prises en charge et qu’une négociation commençait à propos d’une convention d’occupation d’un bâtiment, la préfecture a précipité l’expulsion quelques semaines seulement avant la trêve hivernale.
Or, comme d’habitude, les quelques solutions apportées par la préfecture ne visent qu’une partie des personnes et restent précaires car les nuitées en hôtel pour les femmes et enfants ne sont que de 2 ou 3 semaines maximum. De plus, elles dispersent les personnes sur tout le territoire en Île-de-France.
Les personnes de Gambetta sont attachées à la ville de Montreuil : elles sont suivies dans des associations, prennent des cours de français, les enfants y sont scolarisés, les femmes enceintes suivies à la PMI, elles participent à la vie associative notamment en organisant des cantines dans des lieux solidaires…
Que se passera-t-il après pour ces familles ?
Et que se passe-t-il pour les personnes qui n’ont pas eu droit à une mise à l’abri ?
Il est urgent que les pourparlers avec la mairie de Montreuil reprennent concernant la réquisition d’un bâtiment de la ville avec signature d’une convention d’occupation précaire. Et qu’en attendant, un gymnase soit ouvert pour les personnes qui n’ont pas été prises en charge et pour celles qui vont être remises à la rue demain ou après-demain dans les hôtels 115.
Soyons solidaires face aux expulsions de squat qui – comme à chaque fois – vont se faire à quelques jours de la trêve hivernale.
Opposons nous à cette logique de l’expulsion à tout prix !
Relogement sans condition !
Pour contacter le collectif Gambetta : leshabitantsdu31gambetta@gmail.com
Signatures nationales : Copaf, GISTI, Le Revers de la Médaille, Kàli, La Marche des Solidarités, Le Collectif accès aux droits (CAD), Le Comité Adama, Les Midis du MIE, Paris d’exil, Printemps du care, Syndicat Santé-social CNT-SO
Signatures IDF : Médecins du Monde Île-de-France, Solidaires 93, CSP 75 (Collectif Sans-papiers 75), Brigades de Solidarité Populaire (BSP), Collectif hébergement 93, Planning familial 75, Soupirail, Solidarité Migrants Wilson, Démocra’psy, Défense des jardins d’Aubervilliers, DKM2C (Des kilomètres de câbles), LA CABANE des associations du 94, Le LEO, Les Mères Deters, Rats des villes, United migrants
Signatures Montreuil : CSPM (Collectif des sans-papiers de Montreuil), La Parole errante demain, Solidaires Montreuil, Le col- lège Colonel Fabien, Équipe éducative du collège Berthelot, La Maison des femmes Thérèse Clerc, Asphalte, Forme et détente du Bel’air, Les bons petits légumes, La Casaa, Récolte urbaine, la Maison Ouverte
Avec le soutien du DAL et d’Assa Traoré