Maison des Écritures et des Revues
Plateau radio avec des revues de la MER
Voici découpé en trois parties, la quasi intégralité du plateau-radio réalisé et diffusé en direct depuis la grande salle de la Parole errante, le dimanche 13 juin 2021, lors d’une rencontre entre différentes revues participant à la Maison des Écritures et des Revues.
Première Partie : Introduction de la journée et présentation de la MER (Maison des Ecritures et des des Revues) / Rediffusion de l’émission de radio « Le voyage en langue Maya d’Armand Gatti », réalisée en 1998 pour les Nuits Magnétiques de France Culture.
Deuxième partie : Plateau avec des membres des Revues Jef Klak, Femmes Photographes et Z autour des thématiques du corps, de la peau et du feu… Avec entre autres choses :
– une présentation du dernier numéro de la revue Jef Klak, « Terre de Feu » avec la lecture de deux textes, l’un sur les rapports de genre autour du feu, l’autre sur les maladies cutanées
– une présentation du dernier numéro de la revue Femmes Photographes, avec la lecture d’un texte de Jayrôme C. Robinet, par Julien Flament et Sophie de Ratuld.
Troisième partie : Plateau avec des membres de la revue Z et ses invitées (Metig, Isabelle Cambourakis et Yves Flatard)
Avec entre autres choses :
– une intervention de Metig à propos d’un texte publié dans le dernier numéro de la revue Z sur les normes de genre en contexte scolaire
– une présentation par Laura Pandelle d’un article sur une expérimentation scolaire hors-norme dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble
– une discussion avec Isabelle Cambourakis sur l’expérience de l’école du dehors, et le photographe Yves Flatard pour son travail sur les « terrains d’aventure »
Les 12 et 13 juin 2021, la Parole errante rouvrait ses portes après une année et demie d’arrêt des activités publiques. Un « déconfinement » donc, car, comme tout le monde, nous étions heureuses et heureux de retrouver de l’espace (et de l’air !) pour se rencontrer et échanger. Mais ce « déconfinement », nous ne l’avons, moins que jamais, conçu comme un « retour à la normale » : contrairement aux discours gouvernementaux d’alors (déjà mis aux oubliettes depuis), la réalité de l’épidémie était loin d’avoir disparue et nous avions bien d’autres choses à faire que de « fêter » le retour au travail ou célébrer la « reprise ».
La vie du lieu a évidemment été affectée par la crise sanitaire. Avec d’autres, nous avons même assez vite considéré que prendre au sérieux la réalité de cette crise était la meilleure façon de lutter contre les aspects les plus aberrants et les plus violents du confinement (en lieu et place d’une politique des soins). S’appuyer sur le sens commun – donc sur nos capacités de réflexion et d’action collectives –, instaurer et réélaborer en permanence des règles propres de fonctionnement, participer aux initiatives de solidarité, prendre au mieux soin les une.s des autres. Ces quelques principes, associés à des discussions collectives régulières sur les informations et connaissances disponibles, nous ont permis malgré tout de continuer à faire vivre le lieu, et à agir depuis celui-ci. A côté des activités de solidarité (telles que la fabrication de masques, la préparation et la distribution de nourriture), nous avons également « profité » de ce suspens relatif pour approfondir des aspects organisationnels ou matériels plus difficiles à prendre à bras-le-corps quand le lieu fonctionne à « plein-régime ». D’une certaine façon, la période nous y pousse, en confirmant la nécessité de construire des lieux d’auto-organisation, des espaces et des temporalités autres[1], où il ne s’agit rien de moins que d’organiser autrement la vie commune. C’est vrai pour le soin, c’est vrai pour l’éducation, c’est vrai pour l’alimentation… c’est vrai pour toutes les activités de re-production de la vie, celles-là mêmes qui ont été particulièrement mises sous tension depuis une année et demie.
A notre petite échelle, nous avons donc aussi traversé la période comme une impulsion à approfondir la consistance de ce que nous expérimentons dans ce lieu. D’où l’idée pour sa réouverture officielle et publique d’ouvrir la fenêtre sur ce qui a continué de s’y fabriquer, sur une part moins visible de la vie du lieu (trop souvent identifiée à la fonction d’accueil de la Grande Salle). Parmi les réalités émergentes, il y a ce qu’on appelle désormais la Maison des Ecritures et des Revues, à laquelle était consacrée la deuxième journée de ce week-end de réouverture. C’était l’occasion de présenter publiquement les derniers numéros de certaines des revues hébergées à la Parole errante, mais aussi d’ouvrir une discussion entre elles et de questionner les territoires qu’elles arpentent et souvent partagent. Autre réalité émergente du lieu : un petit studio radio également hébergé à la MER que nous avons inauguré en l’installant temporairement dans la grande salle pour réaliser ce plateau en direct et en streaming[2]. Plus qu’un « événement », ce week-end et cette journée radio étaient donc aussi un moment à part entière dans la (re)construction du lieu entamée il y a maintenant cinq années.
[1] Ce ne fut pas un des moindres enseignements de la dite « crise » sanitaire que de montrer que nombre d’institutions n’auraient pu faire face à ce qui se passait sans les capacités d’auto-organisation des personnels (dans les ephad ou les hôpitaux par exemple). Voir par exemple ces deux entretiens d’enquête réalisés pendant le premier confinement :
https://acta.zone/laissez-nous-nous-organiser-ca-sera-beaucoup-mieux/
https://acta.zone/interdire-les-visites-cetait-pour-que-les-familles-ne-voient-pas-dans-quelles-conditions-on-travaillait/
[2] Ce direct dans la grande salle était une première. Nous nous excusons par conséquent pour certains petits bugs techniques et une qualité très moyenne d’enregistrement. On se rattrapera… 🙂