Stéphane Gatti. Que la possibilité d’ une écriture se fasse.
Dans la nuit du 23 au 24 mai 2025, Stéphane Gatti nous a quitté.es sans crier gare.
À La Parole Errante, dans la grande maison où il avait son bureau, il laisse un grand vide et plusieurs chantiers ouverts. Parmi eux, celui d’une salle d’exposition et de recherche, qu’il aurait voulu appeler « Maison Gatti – Maison des immigrés ».
Là où il y a moins de deux semaines, il avait mené un atelier d’écriture dont il avait exposé textes et images à l’entrée du lieu, dans la rue, à l’occasion du salon « Poésie latérale et sauvage. »
Peu avant, les camarades du Studio son, qui côtoie le bureau de Stéphane, avaient enregistré son récit des expériences de création collective menées par la tribu Gatti dans les années 1970: théâtre-enquête parmi les habitants et habitantes du Brabant Wallon, en Belgique, puis fabrication du Lion, sa cage et ses ailes, film réalisé avec les communautés de travailleurs immigrés dans le bassin de production Peugeot, à Montbéliard.
Et déjà, la pratique assidue de l’affiche sérigraphiée, comme outil de rencontre et de fabrication commune.
Il nous parlait souvent de Piancerreto, dans le Piémont italien, là où il y a la Casa del poete Gatti, lieu de résidence qu’il avait tenacement rendu possible. L’invitation, comme toujours, était d’y aller et d’investir ce lieu qui fut refuge de création pour Armand Gatti.
C’est ainsi qu’on se souvient de lui : comme quelqu’un qui a œuvré toute sa vie pour créer la possibilité de rencontres, donc d’écritures.

Affiche en hommage à Stéphane, mai 2025.


